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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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04 mars 2011

Comment réussir un vrai rasage barbier ?

Il s’offre en cadeau, est plébiscité par l’homme toujours pressé… Le rasage barbier, s’il est bien effectué, constitue un vrai plus. Cap sur un service différenciant, avec trois experts. Qui veut développer le rasage en salon se doit de bien marquer la différence avec les gestes que l’homme accomplit dans sa salle de bains : sinon, quel intérêt pour lui d’aller chez le coiffeur ?

1 -  SOIGNER LES PRÉLIMINAIRES
Dans ce type de service, l’aspect « préparation » est -presque- aussi important que la prestation elle-même. Les salons qui développent cette prestation ont souvent étudié l’environnement : fauteuil « barbier », ligne de produits revente adaptée, etc. Tout spécialiste le dira : un bon service commence… par un diagnostic, exactement comme pour une prestation coiffure. Alain, maître barbier de son état, est formateur et dirige le salon « Alain Maître Barbier » (Paris 3ème), une institution. « C’est à ce moment-là qu’on observe les difficultés éventuelles et les risques de blessure : cicatrices, grains de beauté, boutons… et surtout le sens de la pousse du poil », explique-t-il. En général, il pousse de haut en bas des pattes à la glotte, et est montant en-dessous du menton, mais ce n’est qu’une généralité : chaque cas est particulier. C’est aussi l’occasion d’entamer un dialogue avec le client : a-t-il des problèmes spécifiques lorsqu’il se rase ? Fabrice Cornillon est à la tête du salon « Germain Coiffure » à Auxerre (Yonne) et est également formateur. Il applique, après le diagnostic, une huile destinée à ramollir et à adoucir le poil. Puis vient l’heure de la fameuse serviette chaude, posée quelques minutes sur le bas du visage : c’est un vrai moment de détente et d’« antistress ». « J’utilise cette plage de temps pour préparer la crème, à l’aide du blaireau, un peu comme on battrait des œufs en neige ! » poursuit-il. Sa consistance est à doser en fonction du résultat que l’on cherche à obtenir : elle sera plus liquide si l’homme a une barbe très dure, plus onctueuse dans le cas inverse. Pour sa part, Sébastien Paucod, lui aussi formateur, a créé voici 2 ans « L’Atelier Gentlemen » (Paris 18ème), qui réhabilite et modernise les services barbiers d’antan : « Je démarre en humidifiant la peau du client à l’aide d’un blaireau trempé dans l’eau chaude. Objectif : ramollir le poil et commencer à ouvrir les pores de la peau. » Il applique ensuite l’huile de prérasage, « une nouveauté par rapport au service barbier d’autrefois. » « Certes, souligne-t-il, ce n’est pas obligatoire, mais cette huile, en créant une sorte de film entre la peau et la lame, apporte une protection, et permet aussi à celle-ci de mieux glisser. »

2 - LE RASAGE : DEUX PASSAGES POUR UN RÉSULTAT PARFAIT
Le rasage proprement dit débute par l’application de la crème à raser. « On peut aussi utiliser du savon à barbe, note Sébastien Paucod. Il a une action un peu desséchante, on le réserve donc plutôt aux peaux à tendance grasse. J’ai une nette préférence pour la crème. » Le produit est appliqué à l’aide d’un blaireau, « suffisamment humide pour diluer la crème, mais pas trop non plus », précise-t-il. Le mouvement est circulaire. L’idée : ramollir le poil, surtout dans le cas de barbes très dures. « Attention : si la peau est sensible, on n’insiste pas trop, le frottement du blaireau peut l’irriter », prévient Fabrice Cornillon. Commence ensuite le rasage proprement dit, qui s’effectue en 2 étapes. La première fois, on rase dans le sens de l’implantation du poil -d’où l’importance d’avoir établi un bon diagnostic ! « Je démarre par une joue, en descendant vers le menton, puis je passe à la deuxième joue, détaille Sébastien Paucod. Le ”gothy” (espace moustache-menton-mouche) est la zone que je travaille en dernier. » « Attention aux ”endroits stratégiques” : commissures des lèvres, fossettes, pomme d’Adam ! » avertit Alain.  Le deuxième passage, lui, s’opère en rasant dans le sens contraire de l’implantation du poil. Objectif : raser de très près, pour obtenir quasiment une « peau de bébé » ! L’important, c’est de bien tendre la peau ; d’une part, pour éviter de couper, de l’autre, pour faire sortir le poil au maximum, et donc aboutir à un résultat le plus parfait possible. L’outil utilisé : bien entendu le coupe-choux traditionnel, « avec sa lame large et son dos suffisamment vaste pour récupérer la mousse » (Fabrice Cornillon), ou alors des rasoirs à lames jetables, pour une question d’hygiène.

3 - APRÈS : L’HEURE DE LA DÉTENTE ET DU SOIN
Si les deux premiers stades s’avèrent fondamentaux, l’étape finale est, elle, la plus attendue par les clients ! Il s’agit d’un véritable moment de bien-être et de détente, que chacun interprète à sa manière. Alain et Sébastien Paucod ôtent les derniers reliquats de mousse à l’aide du blaireau, « trempé, cette fois, dans l’eau froide, pour resserrer les pores ». Ils utilisent ensuite systématiquement la pierre d’alun, elle aussi plongée dans l’eau froide : « Elle calme le feu du rasoir, qui représente toujours un risque même si le rasage a été effectué dans les règles de l’art. On peut dire qu’elle a un effet identique à celui de l’alcool, mais sans son côté nocif, qui est de ”tendre” les chairs », précise Sébastien Paucod. Ils appliquent alors un baume apaisant et hydratant, toujours en veillant à pratiquer un massage. Objectif : détendre à nouveau la peau. Puis vient l’étape de l’application d’une serviette chaude, réservée, pour les deux barbiers, à la fin de la prestation : « Elle ouvre les pores, ce qui permet au baume de pénétrer en profondeur, et donc d’assurer une réhydratation optimale des couches supérieures de l’épiderme », explique Alain. Enfin, ils parachèvent l’opération en talquant, pour ôter définitivement les derniers excédents d’humidité ou les rougeurs. Pour sa part, Fabrice Cornillon pratique, à ce stade, deux massages successifs : l’un « tonique », réalisé avec une huile ou de l’eau de rose, et l’autre, « relaxant », avec un baume après-rasage. « Les deux se complètent, affirme-t-il. Pour le premier, j’opère avec ce que j’appelle des ”mains de pianiste”, en tapotant du bout des doigts ; le deuxième s’effectue plutôt avec des gestes de ”lissage”, pour dénouer les tensions. » « Et après un rasage, je propose toujours un shampooing, car le bas du visage est ”frais”, la tête doit absolument être lavée », conclut Fabrice Cornillon. « L’idée, résume Sébastien Paucod, c’est que quelqu’un qui n’aime pas se raser lui-même ”au mécanique” y trouve finalement du plaisir avec un barbier. » Parions que si ces différentes étapes sont bien effectuées, ce sera forcément le cas !

 

 

LES MOTS POUR LE DIRE
• la mouche : c’est le triangle situé sous la lèvre inférieure.
• le gothy : c’est l’espace moustache-mouche-menton, souvent appelé « bouc ».
• le coupe-choux : c’est le rasoir droit ou rasoir-couteau. « On trouve différents profils de lame : pleine, semi-évidée ou évidée. Et diverses largeurs : 4/8ème, 5/8ème et 6/8ème. Le choix se fait en fonction de la densité de la barbe, de la dureté du poil et de la finesse de la peau », souligne Alain.
• le blaireau : c’est devenu un terme général pour désigner la brosse à barbe. « Je conseille de préférer celles qui sont réellement en poils de blaireau, de bien meilleure qualité que les brosses en soies de porc ou synthétiques », poursuit Alain.



L’HYGIÈNE AU CŒUR DU RASAGE
Développer un service barbier passe obligatoirement par une hygiène irréprochable. revue de détails...
Si l’hygiène est importante dans un salon, en termes de rasage elle est… primordiale. « Les exigences des clients en la matière se rapprochent de ce qu’on observe dans le milieu des tatoueurs », juge Sébastien Paucod. Lames jetables, ou bien coupe-choux à l’ancienne stérilisé sous les yeux des clients, « dans un stérilisateur à billes de verre qui chauffe à 250°C » (« Germain Coiffure »), voire « stérilisation des blaireaux et des bols » (« L’Atelier Gentlemen »)… Les salons sont intransigeants sur la question. « Toujours pour des questions d’hygiène, pour moi la crème à raser en tube est infiniment préférable au savon », note pour sa part Alain.



TONDEUSE ET CISEAUX
les barbiers jouent de tous les outils pour des résultats dans l’air du temps. tour d’horizon.
La tendance, en matière de barbes ? La  barbe « italienne », de 2-3 jours, avec, selon le milieu professionnel, un côté « naturel » ou bien au contraire nettement dessinée au niveau des joues. Fabrice Cornillon utilise la tondeuse classique pour « ôter l’épaisseur de la barbe », tandis que la plus petite lui sert à « tracer des contours nets ». Alain, pour sa part, est un adepte du duo peigne-ciseaux. Quant à Sébastien Paucod, il travaille la barbe aux ciseaux, avec des techniques de piquetage, « pour obtenir une belle unité d’aspect (les barbes ne présentant pas une densité identique partout, sauf exception), éclaircir des zones ». On note aussi un retour de la moustache, « avec même des moustaches-parties », souligne Alain.