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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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04 mars 2011

L’art de la boucle

La boucle est remise à l’honneur dans les collections et, surtout, elle réapparaît enfin dans les demandes des consommatrices. Sans pour autant ressusciter la permanente, car cela s’opère à travers des techniques plus naturelles, et notamment une utilisation croissante du fer à friser. Petit point sur l’art et la manière d’obtenir de jolies boucles… Le rebond de la permanente, tant espéré par certains, n’aura pas lieu. Enfin pas pour l’instant, la mode nous réservant parfois des surprises. En revanche, la boucle se travaille quasiment partout, en froissage, définition d’ondulation avec des produits de coiffage et surtout, avec l’utilisation de fers à friser, déclinaison des « techniques Babyliss ». Depuis des mois, les lisseurs s’arrachent tant du côté des coiffeurs que des consommatrices. Et la prochaine étape pourrait être une explosion des fers à friser. Anecdotiques il y a encore 5 ans, ils ont toujours fait l’objet d’une demande continue de quelques fidèles irréductibles. Mais désormais, tout le monde s’y remet ! Simplement, l’usage s’est un peu perdu, et même les pros font aujourd’hui des erreurs de débutants, comme le signalent les spécialistes de l’exercice.

ENCORE ET TOUJOURS : DIALOGUE ET DIAGNOSTIC
« Dans la majorité des cas, je travaille la boucle en babyliss dans un mouvement naturel, car la frisure classique s’est essoufflée », constate Nahéma, directrice artistique de Jean Claude Aubry. En fait, le point essentiel dans la réalisation de ces looks n’est pas d’ordre technique mais humain. « Il faut avoir le bon discours et une vision claire de l’objectif visé par le coiffeur… et la cliente ! La transparence sur ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, tout comme lors de la réalisation d’une TRAVAILLER PAR TOUCHES
« Avant l’utilisation  du fer, explique Thierry Lothmann, on opère un séchage rapide. Il faut enlever une partie de l’humidité, éventuellement au diffuseur -et surtout sans brosse !-, avant de commencer. En prime, s’il y a une frisure naturelle, en opérant ainsi, on en profite, le positionnement sera encore plus naturel. J’utilise des produits avant, pendant et après. L’objectif est de construire la matière et seulement ultérieurement les volumes. Quelques mèches, en finition brillante par exemple, achèvent de donner naturel et matière à la réalisation. » Nahéma insiste bien sur ces points : « le travail de boucle et l’application de produit se font sur les parties visibles en extérieur, et les zones cruciales pour le rendu final, comme le contour du visage ou les mèches de recouvrement. Pour plus de naturel et d’efficacité, il ne faut pas vouloir tout faire, mais bien se concentrer sur des endroits stratégiques et positionner le style en travaillant une mèche sur deux ». Dans 80% des cas, la mise en place des boucles est réalisée au fer à friser, mais depuis l’arrivée de GHD argumentant sur les « stylers » en lieu et place des simples lisseurs, les marques s’engouffrent sur ce nouveau créneau des plaques multi-usages. En général, il s’agit de lisseurs à plaques étroites légèrement mobiles, dont le design arrondi permet de travailler aussi des boucles. Mais l’outil de base reste le fer à friser, pour lequel on préférera les modèles les moins basiques, permettant une répartition uniforme et « douce » de la chaleur dans la fibre capillaire. « Attention, prévient Nahéma, il faut prendre le temps de laisser refroidir le cheveu, ne pas y retoucher trop vite. Correctement réalisé et en n’oubliant pas de préciser à la cliente de ne pas se brosser les cheveux, un bon babyliss tient 5 jours. Là encore, la discussion est importante. Si le look est mis en place pour le jour même, il faut en tenir compte pour ne pas trop serrer les boucles. Par contre, si c’est pour le lendemain, on peut volontairement appuyer la technique, puisque la boucle évolue. Ainsi elle tiendra plus longtemps, mais le résultat le jour du passage en salon sera un peu plus fort. Il faut bien l’expliquer. » Et les femmes aux cheveux naturellement bouclés ?  Eh bien, c’est le cœur de la clientèle ! Le but est de mieux discipliner leurs boucles, de les mettre en valeur en plaçant « naturellement » quelques mèches, tant au fer qu’avec des produits de brillance, des anti-frisottis et autres définisseurs de boucles, car le cheveu bouclé a une vie propre selon l’hygrométrie, l’environnement global ou… le moral ! Bref, il faut souvent l’aider un peu à garder sa beauté naturelle, et encore et toujours retravailler les contours du visage, voire aplatir quelques volumes gênants, éventuellement en coupant quelques sections, par exemple le plateau. Les variations sur les boucles sont infinies. Reste à en maîtriser toutes les techniques

LA BOUCLE TOP TENDANCE
On en parle depuis 6 ans, mais cela commence vraiment à se traduire dans la rue, y compris chez les Afro-antillais, qui ne sont plus si obnubilés par le défrisage, et qu’on commence à voir avec des boucles resserrées, travaillées en service curl (technologie thiolée) ou carrément avec des cheveux naturels crépus -même si cela reste plus difficile au quotidien. Lors du dernier Salon International de Londres, on a pu voir que la boucle inspire à nouveau les créateurs en coiffure, qui sont à la fois séduits par des ondulations naturelles des longueurs, très années 50, et des choses plus extrêmes, à l’instar de Toni&Guy UK, qui a inscrit des boucles serrées dans des losanges placés dans l’espace. De même, chez Sassoon, la boucle se fait aérienne, s’inscrivant dans des formes géométriques pures. Des tendances fortes qui en côtoient d’autres, plus « portables », telles que celles présentées par Andrew Barton (Saks), en boucles larges sur les longueurs, ou Tim Hartley, qui a nuancé des collections très géométriques par des modèles aux boucles glamour, des froissages réalisés avec des pinces ou des volumes laineux. Toute la palette de boucles a aussi été déclinée par les juniors de Tigi, dans un hymne appuyé à ce courant.permanente, c’est capital. Après, il faut donner à la cliente des gestes et astuces pour l’entretien, y compris pour une utilisation à la maison du fer à friser. » Et les bigoudis ? Largement absents même s’ils sont parfois utiles, Thierry Lothmann use ainsi de bigoudis chauffants au micro- ondes, « de façon très anecdotique », précise-t-il. Quant à Nahéma, il lui arrive de s’aider de rouleaux scratch, mais les deux insistent  sur un point : on ne doit pas abuser du travail en racines. « C’est l’erreur classique, constate Nahéma, et la meilleure façon d’obtenir un look de mamie alors qu’il faut plutôt se concentrer sur la souplesse des longueurs, avec une boucle près de la tête façon babyliss. On commence par conditionner le cheveu, sinon, il retombera vite, puis on choisit son diamètre de fer en fonction du résultat voulu et en tenant compte de la longueur. Un diamètre large pour du court évite l’effet caniche. Sur des cheveux longs, on peut en revanche tout faire. Enfin, pour un effet naturel, il faut varier les techniques : de la racine à la pointe, des mi-longueurs aux pointes ou directement depuis les pointes. Prendre plusieurs diamètres de fer, inverser les boucles, etc., le but est d’éviter le systématique, qui fait artificiel. Le plus difficile, c’est de garder la forme sur une coupe dégradée. Casser l’uniformité permet en outre d’avoir un mouvement souple et de conserver les longueurs par un placement approprié des mèches travaillées. » Petit rappel de bon sens des fabricants : le fer à chaleur réglable ne doit pas nécessairement être réglé à fond ! C’est pourtant ce que font la majorité des utilisateurs pour gagner du temps, au risque d’assécher ou de brûler le cheveu.