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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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08 février 2011

Comment sauver une coloration ratée ?

Des femmes qui se sont «bricolé» une coloration à la maison, voire qui ont été loupées par un confrère : on en voit de toutes les couleurs, en salon. Toutes les astuces pour rattraper le coup... «Déjà, il faut savoir qu’une couleur ratée, c’est avant tout une couleur qui ne plait pas à la cliente !» sourit Sébastien Nicoud (deux «Salon Aiguille» à Annecy). «Parfois, nous, nous trouvons le résultat réussi, le cheveu brillant, mais le confrère et la cliente ne se sont tout simplement pas compris...»
Pour sa part, le groupe Lucie Saint-Clair a créé un service réparateur spécifique, destiné aux cheveux qui ont subi des dégâts en matière de coloration. «Du rattrapage de couleur, on en a évidemment toujours fait», précise Denis Bellaïche, directeur marketing et communication de la marque, «simplement, maintenant, c’est formalisé dans un nouveau service. D’ailleurs, dans certains salons Lucie Saint-Clair, la cliente est isolée en cabine privée pour cette prestation.» En effet, l’aspect psychologique ne doit pas être oublié. A éviter : le côté «donneur de leçons», entre autres lorsque la femme s’est «bricolé» une coloration faite maison. «La leçon, elle l’a d’emblée, inutile d’insister !» sourit Denis Bellaïche.

SE DONNER LE TEMPS
Bien sûr, tous les dégâts ne sont pas d’égale ampleur... Dès lors qu’il s’agit de «foncer», c’est toujours plus facile que d’éclaircir. D’une manière générale, les cheveux épais, dans lesquels les produits pénètrent moins, occasionnent moins de soucis. Sauf que parfois, voyant un «gros» cheveu, le coiffeur précédent n’a pas hésité à décolorer avec des produits «forts», fragilisant ainsi la fibre capillaire... Patricia, coloriste, travaille depuis de nombreuses années dans le salon messin de Laurent Decreton : «nous faisons un test d’élasticité : si le cheveu, même épais, est très élastique, c’est qu’il va casser...»
De toute façon, rattraper un ratage implique de maîtriser sur le bout des doigts l’utilisation des produits et les règles de la colorimétrie : «Pour neutraliser un reflet, on peut par exemple rajouter des couleurs qui s’opposent», suggère Sébastien Nicoud. En la matière, se donner le temps est primordial. Parfois, les choses seront rattrapables en une séance ; dans d’autres cas, il faudra bien plus de temps, surtout pour retrouver qualité et brillance. Aucun cheveu ne réagit de manière identique : si plusieurs rendez-vous sont nécessaires, il faut le dire à la cliente, qui le comprend généralement très bien. Lorsque le cheveu est fragilisé, des soins s’imposent souvent, au salon comme en «suivi beauté» à la maison. «Nous avons lancé un service spécifique «dégâts des cheveux colorés» parce que nous avons des spécialistes du soin», note Denis Bellaïche, qui insiste sur l’aspect «sur mesure» de l’opération.

UNE ENQUÊTE «SERRÉE»
Première étape : mener l’enquête. «Nous cherchons toujours à savoir ce qu’a fait la cliente, non seulement lors de cette coloration «ratée», mais aussi dans les années précédentes», souligne Sébastien Nicoud. Plus encore que lors d’un diagnostic «classique», il faut connaître l’histoire de cette chevelure. But : identifier les composants de l’opération incriminée.
Parfois, la cliente s’est juste appliqué une coloration achetée en grande surface, sans ammoniaque. Dans ce cas, on peut déjà lui conseiller... la patience. En une semaine à 15 jours, une bonne partie de la couleur devrait s’éliminer d’elle-même au fur et à mesure des shampooings. Ensuite, il sera temps de revenir au salon pour envisager la suite... «En revanche, s’il y a eu oxydation, nous avons plusieurs cordes à notre arc, poursuit Sébastien Nicoud : des shampooings effaceurs, de la poudre de décoloration travaillée à l’eau chaude, donc sans oxydant... Autre «truc» : les produits gras, comme certaines crèmes éclaircissantes, aident aussi à ôter la couleur.» L’étape suivante peut consister en un travail global, ou partiel : grattage, mèches...

DES SITUATIONS RÉCURRENTES
Tous les cas de figure se présentent... mais certains sont récurrents ! Parfois, les pointes sont trop foncées par rapport à des racines plus claires. En cause : un mauvais diagnostic, ou bien le choix d’une couleur trop foncée en grande surface. Châtain foncé, la femme achète un châtain clair, croyant ainsi le devenir. «Dans ce cas, nous «démaquillons» les pointes à l’aide d’un produit effaceur, à l’eau, puis avec un oxydant si cela ne suffit pas», explique Patricia (salon «Laurent Decreton» à Metz). Ensuite, on peut, si le cheveu n’est pas trop sensibilisé, refaire quelques mèches, ou bien, ce qui est préférable, appliquer un ton sur ton. «Il faut alors surveiller le temps de pose sur les pointes, avertit Patricia, car elles risquent de «prendre» très vite.»
Autre cas fréquent : les grosses mèches type «touches de piano», très contrastées, voire les taches (dûes en général à un mélange trop liquide qui s’est échappé du papier). Patricia : «j’isole les mèches joliment éclaircies, qu’on peut garder telles quelles. J’éclaircis celles qui sont trop foncées avec de la poudre éclaircissante, puis je les retravaille avec un autre ton, caramel par exemple, plus proche de la base naturelle. Je peux aussi retravailler certaines, trop éclaircies, avec une coloration ton sur ton.» But, dans ce cas : parvenir à un balayage plus naturel.
On voit aussi des adolescentes tentées par le blond californien, un peu «blond bébé», se retrouver... jaunes ! Là encore, l’idée est de sélectionner les parties qui peuvent être conservées telles quelles, souvent les pointes, et de redonner du naturel et de l’harmonie à l’ensemble. Ainsi, mèches et racines seront recolorées en ton sur ton, par exemple en châtain, blond foncé... «De plus, je travaille quelques transparences, des mèches très fines, en blond foncé cendré, sur les pointes», ajoute Patricia. Quitte à redonner rendez-vous 6 semaines après, s’il faut refaire du ton sur ton sur les racines.
Enfin, en cas d’urgence : rendez-vous boulot, soirée, voire mariage, si les dégâts ne sont pas récupérables à temps, pour le jour J, on triche. Par exemple, avec un postiche. Et on attend tranquillement que la fête ou le rendez-vous soit passé pour envisager autre chose.